Débuter en off-road
Je reçois un message le jeudi soir de Stéphane, pour une balade off-road le dimanche même, avec deux débutants : Mallou en Africa Twin et Bee en Ténéré 700 toute propre. Parfait pour moi aussi, je n'ai que trois sorties à mon actif et avec les projets, il va falloir progresser vite. Les grandes questions viennent rapidement : heure et lieu de rendez-vous.
Dimanche, départ de Saint-Mathieu-de-Tréviers pour une balade tranquille sur les DFCI, après avoir mis un peu la pression à propos de gués improbables et de montées de l'enfer... Si on avait su, on aurait rendu les prévisions encore pire !
On démarre tranquillement par les chemins marqués par les VTT, à deux pas de la route, parfait pour se mettre dans le bain, avec quelques montées, quelques descentes et il n'a pas fallu longtemps à Bee pour manquer le point de patinage et... faire tomber la moto. Il fallait bien une première.
On rejoint les pistes forestières où nous croisons quelques chasseurs et vélos. Tout se passe bien, jusqu'au passage technique, le plus dur de la journée nous promet Stéphane. Une montée caillouteuse, les quelques pavés plus larges glissent aussi un peu, l'ABS de la T7 se déclenche vite et le frein avant est plutôt violent, pas évident à gérer. Puis vient la descente, dans le même esprit. Difficile d’appréhender la nouveauté de se tenir debout, gérer l'équilibre, les commandes, le tout sur un terrain peu stable. Mallou et Bee ont donc laissé leurs premières grosses gouttes de sueur et une bonne partie de leur énergie là dedans. Mais c'était la partie la plus dure de la journée et ils se sont débrouillés comme des champions pour une première ! 🙂
La suite se simplifie, on reprend des chemins forestiers faciles et larges, jusqu'à faire notre seul demi-tour à cause d'un chemin fermé, dommage. Il faudra atteindre le lac secret par la route pour une pause repas bien méritée ! Petite sieste, ou pas, Stéphane doit récupérer la clé du DR avant que quelqu'un ne la prenne... ou la cache. 😉
On finit par se dé-scotcher de la plage pour aller atteindre la piste que l'on aperçoit de l'autre côté. Elle est plutôt élevée sur le flanc de la montagne, et il faut bien y crapahuter là haut, je me demande donc par quel chemin facile on va l'atteindre, cette piste, faisant confiance, je garde ma question pour moi. On rejoint rapidement le point d'entrée, qui commence tranquillement, on peut tester le comportement de la moto en freinant, en accélérant. Puis la piste devient un peu plus technique, pour se transformer rapidement en pierrier sympathique. Stéphane devant force un peu pour atteindre le sommet, Bee derrière sur sa T7 haut perchée le voyant galérer fini par... préférer mettre la moto au sol pour laisser Stéphane la monter et Mallou encore derrière forcée de s'arrêter en plein au milieu. Après un redémarrage sportif, elle fini par nous mettre sur les fesses en arrivant au sommet ! 🥳 Mais il reste encore une moto à monter et je me demande bien si je vais y arriver aussi... Heureusement, les Anakee Wild ont fait le travail, je ne suis pas certain d'y être arrivé aussi bien qu'eux avec des pneus moins adaptés !
On continue sur le chemin qui secoue pas mal les chaussettes, écoutant la promesse de Stéphane : ça ne va pas durer, sur les images satellite, ça paraissait facile. Puis on apprend qu'il s'agit de la seule section qu'il n'a pas déjà repérée. On ne le sait pas encore mais on va rester environ 1h30 sur ces 5 kilomètres, heureusement qu'on n'est pas en plein mois de juillet ! Finalement, le plus dur de la journée, c'est en ce moment ! 😅 Bon, maintenant qu'on est en haut, il faut redescendre. Et si on se rappelle bien, l'énergie laissée ce matin, plus l'énergie laissée à la montée, cumulée à toutes les nouveautés liées à l'off-road... Et on a le meilleur cocktail pour se retrouver dans une situation plus compliquée que prévue. Mais maintenant qu'on y est, il faut se sortir. Pas à pas on avance, Stéphane et moi nous relayons de temps en temps pour descendre les motos, quand tout devient trop lourd. Enfin en bas, passé le coup de chaleur, une nouvelle bonne pause et plein d'excuses, le sourire est déjà de nouveau là !
La suite du tracé est simplifié en passant essentiellement par la route, avec le pilote automatique, les batteries étant complètements vidées. Le dernier bout de piste roulante sera pour atteindre Le Roc Blanc, au dessus de Saint-Jean-de-Buèges, qui est le départ des parapentes, avec une vue imprenable jusqu'à la mer d'un côté et sur les Cévennes de l'autre. La redescente se fait sans problème, chacun à son rythme puis le retour jusqu'au point de départ pour une bière largement méritée !
Le temps que les courbatures passent, cette aventure restera dans les mémoires autant pour Mallou et Bee pour les émotions fortes, que pour Stéphane et moi pour l'expérience d'encadrer des débutants en off-road, largement différent que sur la route : aller reconnaître en avance est encore plus important. L'essentiel est que tout le monde soit rentré, le sourire conservé et pas trop traumatisé pour pouvoir repartir ! 😀