Premiers tours de roue islandais
Le paysage de la veille bien changé pendant la "nuit", qui dure de 0h30 à 3h30 environ, et encore, ce n'est pas la nuit noire. Nous partons avec les nuages du Mordor, bas et relativement sombre, accompagné de 8° et de vent, de travers, quelle que soit la direction que l'on prend... Va comprendre. Je perds mes doigts en 15km et me dis que les poignées chauffantes ça doit pas être si mal...
Nous commençons par monter un peu et la pluie fini par s'inviter. Fine et peu intense, les équipements tiendront bon jusqu'au bout mais elle n'aide pas trop, contrairement à ce dont on a l'habitude, elle paraît extrêmement claire et pure cette eau qui tombe du ciel. Nous abandonnons le road prévu et trouvons une auberge au milieu de rien. Le café et le bout de gâteau nous ferons le plus grand bien. Les paysages que nous traversons pour atteindre Dettifoss sont lunaires : désolés et vivants à la fois, ils restent beaux je trouve et attirants.
Nous atteignons Dettifoss, une gorge basaltique où coule une cascade comme il en existe tout plein, la pluie étant bien présente nous garderons tout l'équipement et passeront pour des cosmonautes, ce qu'on ne manquera pas de nous faire remarquer. Le casque et lunettes à l'effort dans un environnement froid et humide, je recommande pas trop. 😬
Nous continuons vers le nord vers Húsavík ou nous nous réchaufferons à nouveau, Fred et Will iront prendre quelques renseignements pour une sortie en bateau pour aller voir les baleines le lendemain. Quelques courses faites nous nous dirigeons vers notre double point de chute : Miðhvammur Farm pour eux, Hlíð pour moi 30km plus loin.
Le lendemain Fred et Will iront voir les baleines, enfin, leur dos surtout et quelques uns de leur jet. Malheureusement le ciel n'ayant pas changé depuis la veille et la mer agitée ne faciliteront pas la prise de photos...
De mon côté j'aurais un peu plus de chance en visitant les environs à pied pour trouver une source d'eau chaude (pas trop quand même) dans laquelle je me baignerait un peu et j'apercevrai notre prochaine visite : les fumées des sources de Hverir dans lesquelles cette fois-ci il ne vaut mieux pas se baigner. De loin avec mes réflexes continentaux, j'ai d'abord pensé à une usine qui relâchait de la vapeur... Et puis l'odeur m'a fait réfléchir : c'est la géothermie qui tourne.
Toujours sous les nuages pour notre quatrième jour, nous partons en direction de Leirhnjukur d'abord, avec une petite pluie qui finira cette fois-ci par cesser. Toujours en tenue de cosmonaute, nous nous aventurons les premiers sur le chemin balisé au milieu du champ de lave dans le brouillard vers cette source où nous pouvons sentir l'odeur caractéristique du souffre (œuf pourri), raison pour laquelle il ne vaut mieux pas se baigner. L'eau chauffée en profondeur remonte avec le souffre, arrivée à la surface réagit avec la roche volcanique et se transforme en acide sulfurique (si j'ai bien tout compris) qui transforme la roche en boue. Il y a de bonnes chances pour que le premier bain de boue soit également le dernier. Lors de cette balade, on sera pris cette fois-ci pour des vulcanologue par un allemand. C'est fou tous les métiers que peuvent faire les motards équipés !
Nous traversons la route pour rejoindre le cratère de Krafla qui abrite maintenant un lac turquoise et donne une vue sur la centrale géothermique plus bas que nous retraverserons pour voir le site de Hverir avec de multiples bassins de boue identiques au précédent mais sur une étendue plus importante. Il y a également une sorte de cocotte minute sous terre dont il faudrait s'occuper...
Nous faisons un crochet pour trouver une autre source d'eau chaude naturelle, dans laquelle cette fois-ci il n'est pas possible de se baigner, située sur la faille tectonique entre la plaque eurasienne et la plaque américaine. Un peu plus loin, nous nous arrêtons une ultime fois malgré le mal de jambes sur le site de Skútustaðagígar, constitué de vrai faux cratères : des cratères créés au contact de la lave chaude et de l'eau froide, l'eau voporisée fait exploser la lave refroidie et la roche forme ces cratères qui ne disposent donc pas de cheminée volcanique. (t'inquiète pas, pour moi non plus c'est pas totalement clair cette histoire 😇)
Enfin, nous rentrons à notre point de chute, j'en profiterai pour tester ce qui semblait être une piste, qui s'avère être en fait une sorte de réserve de sable et donc très meuble et assez peu porteur...