Il fait encore nuit, il doit être autour des 5h30 lorsqu’une machine inconnue fait du bruit et me réveille. Puis s’arrête de nouveau… Et repart. N’arrivant plus à me rendormir, je me lève, plie les affaires (deux tentatives pour la tente) puis je pars pour le levé de soleil.
Après cet interlude, le programme du jour s’annonce grandiose : Grasse, le col de Vence, Monaco, Menton, Sospel et Tende. Mais avant l’effort, le réconfort. Je suis à Saint-Tropez, le petit déj ne pouvait pas faire l’impasse sur la fameuse tropézienne ! Repas le plus cher de tous le séjour avec ses 11,5 € de crème, café et pain au chocolat. Mais ça valait le coup !
Direction Le Muy pour la première étape. Une super route avec de supers virages et de supers paysages. Une terre rouge vif avec la garrigue autour. Tout ça juste pour moi ! Je me régale, il ne fait ni trop chaud, ni trop froid, c’est plus qu’idéal ! Puis vient rapidement Grasse, son parfum omniprésent et ses parfumeries colorées. J’envisageais de faire le musée mais la traversée de ville quasi ininterrompue me fatigue, je fais donc l’impasse dessus. Je m’accorde le point de vue tout de même.
À la suite de cette petite excursion, je m’engage dans les gorges du Loup, dans les quelles je retrouve des virages sympas, qui ne durent pas : j’arrive déjà au point d’arrêt suivant. Les maisons jouxtant la route n’engagent pas à tourner la poignée, un peu comme hier en arrivant vers Saint-Tropez.
Mais quel point d’arrêt ! Une confiserie ! Et pas n’importe la quelle ! La confiserie Florian ! Dont la visite est en plus gratuite, donc indispensable. Les orangettes et citronnettes (comme les orangettes mais avec du citron, je sais pas s’il y a un nom officiel) ont un goût absolument indescriptible, il faut que tu ailles essayer ! 😉
Après avoir quitté les lieux je retrouve la joie de ces virages avec ces habitations continues, il y a quelques points de vue tout de même. Je finis par me retrouver sur une voie séparée par un terre plein (90 POWER !!!) et je loupe presque la toute petite route perpendiculaire à la grosse nationale. Le genre d’intersection que seuls les habitués connaissent alors que toi, quand tu arrives, tu regardes dans ton rétro en te disant pourvu que derrière il voit que je vais tourner 🙏. Le coin a brûlé il n’y a pas très longtemps mais le point de vue reste génial ! Nice dans le fond, de l’autre côté : l’inconnu.
La route suit de nouveau son cours comme précédemment : des maisons, pas vraiment de quoi rouler. Je passe le col de Vence et la ville un peu plus bas dans la quelle j’étais censé m’arrêter également. La suite se passe au dessus de Nice : Aspremont, un petit village perché en haut d’un pic avec une vue imprenable. J’en profite pour manger un bout parce que mine de rien, ça fait un moment que je roule ! La descente qui s’ensuit est plutôt difficile, le manque d’hydratation a sans doute fortement joué dans cette histoire.
Arrive enfin les environs de Monaco. Avant d’y accéder, il faut descendre la route de La Turbie qui se termine par sept magnifiques épingles. Non pas par leur technicité mais plus par la vue que la première offre. La route arrive d’une zone montagneuse, où il n’y a pas beaucoup de profondeur à cause des arbres ou de la montagne. D’un coup, au virage, le paysage se découvre petit à petit sur le bleu du ciel et le calme de la mer en contre bas. Il y a un sentiment de grandeur qui m’envahis, comme si j’étais tout seul. Faute de place pour s’arrêter, le point de vue ne pourra pas être partagé ici.
Je vais rapidement passer Monaco, qui ne m’a pas vraiment laissé une bonne impression. Les gens se roulent plus ou moins dessus, les immeubles ont tendance à t’écraser aussi, ça m’a l’air plutôt difficile de s’orienter si on ne connaît pas ou qu’on ne sait pas où l’on va. Je pensais également que les yacht de Saint-Tropez appartenaient à des riches. Ici, c’est encore pire : ils mettent l’hélicoptère sur leur yacht, devant l’hôtel cinq étoiles, normal. 😎 Petit détour par le fameux tunnel de la F1, pour voir à quoi il ressemble en vrai.
Dernier point de visite : Menton. Toujours la même chanson pour l’atteindre donc je trace de la même façon. Le GPS indique 1h30 pour 60km, ce qui me paraît quand même beaucoup. Direction Sospel où la route s’améliore grandement : j’arrive dans les Alpes ! Le terrain de cross permet une bonne pause désaltrration à l’eau. Je m’attendais à ce qu’il soit vide mais nous sommes dimanche, j’avais déjà oublié ! Et ce n’est que le deuxième jour ! Le village de Castillon, devenu inexistant, le long de la ligne Maginot un peu plus loin donne également un sympathique point de vue.
Le GPS indique 40km, 50 minutes. Il faut croire que je me traîne parce que c’est le temps que j’ai mis. Il faut dire qu’il y avait quelques virages quand même. Moins de maisons en revanche, donc plus de radars en contre partie. Un seul à vrai dire, que j’ai remarqué le lendemain. Je n’ai rien reçu dans la boîte aux lettres depuis.
Arrivé enfin à Tende, je remarque une GS qui ressemble à une de celles du Trophy avec ses tocollants. Je m’essaye à la communication, c’est loupé, le propriétaire est espagnol. J’ai pris allemand LV1, moi et l’anglais n’a pas été d’un grand secours. Direction ensuite le camping, la douche qui fait du bien puis le miam. Les voisins allemands ont eu la bonté de me prêter une chaise, plutôt que de me laisser manger assis par terre. Je découvre également que la tente est plus spatieuse que la veille ! 😂
Il s’agit donc de 296km interminables dus à la ville ininterrompue traversée, que j’ai rapidement oublié grâce aux derniers virages, grâce aux points de vues que je me suis réservés, grâce aux bons moments que j’ai passé et dont j’ai tout de même bien profité.
Demain, ces quelques difficultés seront complètement oubliées, il s’agira du point d’orgue, de l’apogée de ce voyage. Littéralement.