Les deux prochains jours se feront en deux groupes. Un groupe de deux avec William et Fred et un groupe de un avec moi. L'idée de départ était de prendre le bateau à Stykkisholmur jusqu'aux fjords du nord, situés au dessus. Les horaires et le tarif ayant finalement eu raison de cette organisation.

Will et Fred iront faire le tour de l'avancée de terre jusqu'au glacier Snæfellsjökull, celui par lequel Otto Lidenbrock, son neveu Axel et Hans Bjelke leur guide, entre autres, entrent pour rejoindre le centre de la terre. Comme je n'y étais pas, difficile de retracer le tout, peut être qu'un commentaire permettra d'en savoir plus. 😉

Esquisse de ce à quoi le glacier ressemble... Plus ou moins, c'est à main levée...

De mon côté je pars faire justement les fjord du nord, nous nous retrouverons où le bateau est censé arriver deux jours plus tard. Je commence tranquille pour arriver à 500m d'altitude avec déjà la neige, je repère une piste sur le côté qui mène pile au sommet pour le panorama qui envoie, c'est une piste un peu plus technique, en pneu route c'était pas l'idéal mais en respirant fort (et en y voyant plus rien, les porteurs de lunettes comprendront) ça passe presque jusqu'en haut. Il restait de la neige et toujours en me référant à mes aventures croates, j'abandonne l'idée d'essayer de passer. La route est plutôt vallonnée et chaque passage est plus classe que le précédent. J'atteins mon premier fjord et arrivé au fond, je me rend compte que c'est semblable à la Norvège, météo comprise, il y a juste moins de virages.

On n'a pas encore passé la demi journée là. Le fjord suivant n'est pas dingue mais j'ai pris une piste pour avoir ce panorama et si tu n'as jamais fait de fjord de ta vie, sache que c'est pas le truc le plus fun : tu passes dans un sens puis dans l'autre et puis voilà. C'est beau hein, mais tu vois deux fois. Sachant que par la suite, chaque fjord passé est plus beau que le précédent... C'est pas trop grave pour lui. J'enchaîne les suivants sans trop savoir à quel numéro je suis et à faire des photos plus que régulièrement (tous les 200m c'est bien), des cascades, de l'eau, encore un panorama, de tout... Un peu avant le camping d'ailleurs une cascade à laquelle on peut se rendre à pied, comme j'ai de la marge et que c'est pas comme si la journée avait été difficile, je fais l'aller retour et je me perds sur le chemin : malgré le balisage par des piquets, l'eau qui résurge de partout (c'est presque un marais pour la France, mais pour l'Islande, ça va) fait qu'en contournant on peut rapidement se trouver au milieu des moutons... Je laisse notre trace au bout du chemin dans le petit carnet.

Panorama avant le camping... (clic droit, afficher l'image dans un autre onglet pour la voir en plus grand)

J'atteins le camping, où d'après les images radar prévisionnelles, je ne devais pas avoir de pluie. Visiblement on n'a pas le même niveau d'échelle entre la France et l'Islande. C'est pas le déluge, mais c'est pas "no rain" non plus : toujours cette pluie fine qui paraît toujours propre, ça nettoie et plutôt agréable si je n'avais pas à monter la tente... Mais la perspective de devoir la faire sécher je sais pas où, je sais pas quand ne m'enchante pas vraiment. Comme je suis le seul au camping et que les tables pour manger sont abritées, solides et fixées au sol... Je vais m'installer dessus pour dormir. Des allemands sont arrivés en van aménagé et des polonais en voiture et tente. Malgré le mal de tête à cause d'un nez pris, mal de gorge, fatigue, des fois froid et des fois chaud (ouai, on dirait le COVID, mais j'ai pas testé et comme les copains ont pas été malade, soit le vaccin est efficace, soit c'était pas ça) et bien j'ai passé ma meilleure nuit ! Je vis ma ma meilleure vie, c'est ce que j'ai écrit à ceux restés en France. Le soleil était là à 4h sans être vraiment parti et les oiseaux dont le cri est similaire à une porte qui grince reviennent... Mais j'étais trop heureux quand même à ce moment. 🤗🥰

Pour te resituer, je suis au camping de Sudavik, au nord est de l'Islande. Je repars donc rejoindre William et Fred, avec la distance que j'ai à parcourir et l'heure à laquelle je suis debout, je devrais être en avance normalement... (spoiler : non, j'ai encore fait des photos et sorti le drone 😂). La route qui passe d'abord sur les montagnes puis dessous possède un croisement dans un tunnel. J'en espérais plus, après le rond point que nous avions eu en Norvège dans un tunnel... Anecdote : il existe un rond point dans un tunnel... Sous l'eau... Aux îles Féroé. Voilà, c'est tout. 🙂

Rond point dans la montagne en Norvège

J'atteins le fjord suivant et je suis la route 60 en direction du sud, qui se transforme en 626 d'après les panneaux (mais pas d'après le GPS), une gravelroad qui promet de pouvoir capturer des paysages de folie ! Je me fais arrêter brusquement par une signalisation qui dit en gros : "si tu passes et qu t'es dans la merde, on viendra te chercher mais il va falloir hypothéquer sur 3 générations". Du coup j'ai fait demi-tour. Je croise un hollandais qui ne comprend pas bien, sa carte papier Michelin dit que c'est la 60, tout comme Garmin, Google est bien à jour par contre. Et pourtant, j'ai bien vu la route 60 à un croisement plus tôt, il doit s'agir de l'ancienne route 60 et la nouvelle passe maintenant sous la montagne. En sortant du tunnel que le GPS ne connaît pas, fracture de la rétine direct. En avance, je prend la fin de la gravelroad 626 pour voir où ça mène... Fracture de la rétine. Je me fais attaquer par les oiseaux au bout de la route, sans doute trop proche d'un nid, ou ils connaissent le bon goût des Petits écoliers de Lu... 🤔

Oui, à droite c'est de la pluie, mais on y revient...

En parcourant ce petit itinéraire, je vois les nuages se rapprocher dangereusement, je décide de ne pas trop m'attarder, en plus Fred et Will vont m'attendre. Je rattrape à nouveau une gravelroad et cette fois elle n'a pas l'air d'être courte, ni plate. Je tente un contre la montre contre les nuages, mais c'est peine perdue, le temps des arrêts pour les photos et regarder un peu autour... Pourtant il fait toujours 8° voire moins, mais je vois où j'étais tout à l'heure. En redescendant je retrouve le soleil et les travaux, puis Fred et Will qui m'attendaient au chaud avec une gaufre. La vie est dure parfois...

Tu vois, c'est pas l'appareil photo !

On reprend la route pour la dernière partie avec les fjord sud du nord sous le soleil, mais prévenu par les copains qui ont pris exactement la même route pour venir, la pluie nous attend, et à voir le nuages, ça va pas faire rire les mouettes. Ils m'ont également prévenu que la gravelroad était en travaux et ce n'est pas une bonne nouvelle parce que les cailloux qu'ils rajoutent par dessus ne sont pas encore bien tassés et c'est un peu plus complexe pour l'équilibre, rajoute de l'eau et ça peut devenir n'importe quoi assez vite.

On n'aura jamais sali les motos comme ça. C'était pas évident, mais c'était marrant. 😀